Les virus peuvent être des alliés précieux dans la lutte contre le cancer, à condition de savoir les «apprivoiser».
Le virus JX-594 est promis à un grand destin. Créé en laboratoire par modification génétique, il pourrait bien devenir l’arme de demain contre le cancer! C’est ce que laissent croire les résultats d’une étude publiée en septembre par des chercheurs de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO), en collaboration avec des équipes états-unienne et coréenne.
Le virus a été administré par voie intraveineuse à 23 patients atteints de différents types de cancers résistants aux traitements. Quelques jours plus tard, les chercheurs ont constaté que le virus avait «repéré» et infecté les cellules cancéreuses, épargnant les tissus sains. Chez six des huit patients ayant reçu la dose la plus élevée de virus, les tumeurs se sont stabilisées ou ont même régressé. «C’est la première fois qu’un tel virus injecté dans le sang parvient à cibler les cellules tumorales et les métastases, où qu’elles soient dans le corps», s’enthousiasme le chercheur en biologie moléculaire à l’IRHO, Jean-Simon Diallo, l’un des auteurs de l’étude publiée dans Nature .
Pour réussir cette prouesse, les chercheurs, soutenus par la firme de biotechnologie Jennerex, basée à San Francisco, ont choisi un virus bovin inoffensif qui a été utilisé pendant des décennies dans le vaccin contre la variole.