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25 octobre 2011
Temps de lecture : 4 minutes

Justice: la science à la barre

L’utilisation de l’imagerie médicale par les tribunaux marque le début d’une nouvelle ère en droit criminel. Pourra-t-on maintenant s’appuyer sur les neurosciences pour déterminer le degré de responsabilité d’un accusé? Est-ce une caution scientifique infaillible?

La jeune femme qui entre dans la salle d’audience de l’Institut Philippe-Pinel, à Montréal, ne porte ni menottes ni blouse de détenue. Pourtant, en mai 2009, cette petite brune au sourire timide a commis un meurtre d’une violence inouïe. En plein délire paranoïaque, elle a assassiné sa mère, la frappant de dizaines de coups de couteau. Lors de son procès, en janvier dernier, elle a été déclarée coupable, mais non criminellement responsable «pour cause de troubles mentaux». En proie à des hallucinations auditives et à des délires mystiques, la jeune femme, qui souffre de schizophrénie, voyait en sa mère l’incarnation du diable. Le jour du crime, des «voix» lui ont ordonné de se défendre.

Depuis deux ans, elle est détenue et soignée entre les murs de l’Institut Pinel, spécialisé en psychiatrie légale, comme une centaine d’autres patients qui ont violenté ou tué un parent, un enfant ou un inconnu.

La Commission d’examen des troubles mentaux (CETM), devant laquelle la jeune femme comparaît aujourd’hui pour son évaluation annuelle, a la tâche délicate de mesurer sa «dangerosité». Peut-on l’autoriser à faire quelques sorties? À travailler dans un centre de réinsertion?

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