Avec ses arcades sourcilières proéminentes, sa silhouette massive et sa grande force physique, Neandertal ne laissait pas nos ancêtres sapiens indifférents. Les deux espèces ont même eu des échanges très intimes, donnant naissance à des descendants «hybrides». Si bien qu’aujourd’hui, nous possédons tous (ou presque) des petits bouts d’ADN transmis directement par l’homme de Neandertal!
C’est ce que vient de démontrer Damian Labuda en suivant une intuition qu’il avait eue 18 ans plus tôt. À l’époque, le biochimiste étudiait la diversité génétique des populations humaines pour retracer l’histoire de nos aïeux. Il avait pour ce faire jeté son dévolu sur un petit fragment du chromosome X. «Nous avons choisi aléatoirement d’étudier ce morceau de chromosome qui s’est avéré intéressant car sa structure, qui varie d’une population à l’autre, illustre bien la diversité des peuples», explique le chercheur au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, à Montréal.
Il observe alors ce fragment dans plus de 6 000 chromosomes X provenant de personnes issues de tous les continents. Le fragment de chromosome est un peu comme une partition de musique, dont quelques notes diffèrent selon l’origine génétique…
Sur les multiples versions, il y en a une – appelée B006 – que l’on retrouve dans toutes les populations du monde, sauf chez les gens d’origine africaine. «Ce variant génétique a une structure inhabituelle.