Après bien des maux de tête, une équipe de neurologues montréalais a découvert une mutation génétique impliquée dans une des formes les plus courantes de la migraine.
Ce n’est pas un hasard si le docteur Guy Rouleau a choisi de se spécialiser en neurologie. Alors qu’il était étudiant en médecine, il souffrait de terribles migraines. Les nuits blanches passées dans les livres ou à faire des rondes à l’hôpital, les repas sautés faute de temps et les quelques soirées arrosées ne manquaient jamais de lui donner des maux de tête. «Tous les deux jours, je faisais une crise terrible», se souvient-il.
Aujourd’hui, le neurologue traite ses patients migraineux au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et à l’hôpital de Buckingham, en Outaouais, avec une empathie toute particulière. En 2010, avec l’aide du généticien Ron Lafrenière, il a réussi à identifier une mutation génétique impliquée dans une forme courante de la migraine. «Il existe différents types de migraines», explique le neurologue, qui dirige le Centre d’excellence en neuromique de l’Université de Montréal (CENUM). La neuromique qui allie neurones et génomique, désigne une approche d’étude globale du cerveau et du système nerveux. «Jusqu’à présent, trois mutations avaient été identifiées, mais elles sont liées à des formes extrêmement rares de céphalées, celles qui s’accompagnent de paralysies.»