Des piles solaires flexibles, minces et peu coûteuses, pourraient changer la donne énergétique, au Québec et ailleurs.
Par un après-midi d’automne, sur le campus de l’Université du Québec à Montréal, les feuilles des arbres captent les derniers rayons du soleil. Elles emmagasinent l’énergie nécessaire pour passer l’hiver.
À l’intérieur, dans son laboratoire, le chimiste Benoît Marsan s’affaire autour d’un autre genre de soleil, électrique celui-là: une lampe conçue pour tester la pile qu’il vient de mettre au point. Cette pile est mince, flexible comme une feuille d’arbre et tout aussi efficace.
«La photosynthèse, c’est de l’énergie gratuite!» résume le scientifique. En une heure d’ensoleillement, la Terre reçoit plus d’énergie que toute la planète n’en consomme en une année! Si on trouvait le moyen de la récupérer facilement et à faible coût, on réglerait beaucoup de nos problèmes d’approvisionnement énergétique.
Les piles solaires – comme celles que l’on trouve sur les panneaux photovoltaïques – fonctionnent à base de silicium, un matériau coûteux, et elles sont compliquées à fabriquer. Il y a déjà près de 20 ans, le chercheur suisse Michael Grätzel, avec qui collabore aujourd’hui Benoît Marsan, a cherché une solution moins onéreuse aux piles de silicium. Il a ainsi développé des piles solaires utilisant un colorant, les piles «DSSC» (pour «dye-sensitized solar cells»).