L’intestin, c’est comme une jungle amazonienne pour les microbiologistes.
La lutte contre l’obésité et le diabète de type II passe peut-être par une meilleure compréhension de cet organe.
«Chaque individu est comme une île habitée par des ensembles microbiens uniques», dit Denis Roy, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biotechnologies des cultures lactiques d’intérêt laitier et probiotique, Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels à l’Université Laval. Derrière ce constat prosaïque fermente peut-être une révolution diététique.
«Il faut savoir que l’activité métabolique de l’intestin est aussi importante que celle du foie, même si on a encore du mal à comprendre ce qui s’y passe vraiment», a-t-il rappelé lors du colloque «Métabolisme et comportement alimentaires: les enjeux de demain», organisé dans le cadre des Entretiens Jacques-Cartier. «On estime que cet organe abrite de 15 000 à 36 000 espèces de bactéries, et on veut savoir à quoi sert une telle diversité et un tel foisonnement de vie.»
Beaucoup de recherches actuelles entendent percer le mystère de nos intestins. Et certains résultats sont particulièrement prometteurs. Des travaux ont mis en évidence l’importance du ratio entre les firmicutes – une classe de bactéries qui regroupe, entre autres microbes, les clostridiums et les listerias –, et les bactéroidetes, une autre classe cousine des flavobactéries.