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Épigénétique: une épine dans la tête

Photo: Wikicommons, Christoph Bock (Max Planck Institute for Informatics)

Les enfants maltraités courent beaucoup plus de risque de mettre fin à leurs jours à l’âge adulte. Et pour cause, les traumatismes dont ils ont été victimes sont inscrits dans leur cerveau.

Ils étaient condamnés au désespoir. Un désespoir si profond, si intense que, devenus adultes, ils n’ont plus été capables de continuer à vivre. Le suicide, ont découvert des chercheurs montréalais, était écrit dans le cerveau de ces hommes dont l’enfance avait été ponctuée de sévères épisodes de maltraitance. «Nous avons observé dans le cerveau d’hommes maltraités durant leur enfance, des marques qui n’apparaissent pas chez les hommes qui n’ont pas été victimes de violence en bas âge», relate Gustavo Turecki, psychiatre à l’Institut en santé mentale Douglas, à Montréal, et directeur du groupe McGill d’études sur le suicide. Des marques épigénétiques.

Pour simplifier, disons que l’épigénétique est l’étude de ce qui peut modifier, non pas nos gènes eux-mêmes, mais leur expression. Ainsi, les mauvais traitements atténueraient l’expression de certains gènes jouant un rôle fondamental dans notre résistance au stress.

Publiés dans Nature Neuroscience , en mars 2009, les résultats de l’étude, à laquelle participaient aussi les chercheurs Michael Meaney, Moshe Szyf et Patrick McGowan, ont fait grand bruit. C’est qu’ils éclairent d’une manière inattendue ce que psychiatres et psychologues observent depuis longtemps dans le secret de leur cabinet.

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