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27 novembre 2017
Temps de lecture : 2 minutes

La liberté des chiens

Par les fenêtres de la Maison des jeunes, à Ekuanitshit (Mingan), j’aperçois les épinettes noires de la forêt boréale, quelques mélèzes jaunes, de grandes étendues de sable et, un peu plus loin, la cour de l’école Teueikan, nommée en l’honneur du tambour sacré qui transporte l’esprit et scande les mémoires. Je suis en train de parler devant une assemblée attentive. Réunis pour la journée, nous refaisons le long chemin de l’histoire des Innus; nous suivons la piste glorieuse des portages anciens, mais aussi la longue piste des pleurs sous la gouverne insouciante des Affaires indiennes. Disons, un inventaire des méchancetés de l’histoire.

Tout en parlant, je regarde dehors, je vois des chiens, de nombreux chiens qui passent et repassent, venant d’on ne sait où, allant à l’aventure. Au milieu de la matinée, j’en vois plusieurs se regrouper en bordure de la cour de l’école. Ils s’assoient, se relèvent, tournent en rond, comme s’ils attendaient quelque chose. Soudain, la cloche sonne, les portes de l’école s’ouvrent, les enfants sortent en criant, c’est la récréation. Les chiens se précipitent alors dans la cour, joyeux et excités, ils vont rejoindre les écoliers. Voilà bien l’agenda des chiens d’Ekuanitshit : ils connaissent l’heure de la récréation et adorent aller jouer au ballon.

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