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04 janvier 2018
Temps de lecture : 2 minutes

[3] Pauvre comme rhésus

Des chercheurs ont démontré qu’un statut social précaire peut à lui seul altérer le système immunitaire.

«Le plus grand des maux est de devoir soutenir le fardeau de la pauvreté », a écrit le poète persan Saadi il y a 800 ans. Il était visionnaire; encore aujourd’hui en épidémiologie, le statut social est de loin la variable la plus importante pour prédire le risque de maladie et de mortalité. Aux États-Unis, on estime par exemple que les individus privilégiés vivent en moyenne 10 ans de plus que les personnes défavorisées.

« C’est énorme, s’exclame Luis Barreiro, professeur au département de pédiatrie de l’Université de Montréal. Si nous pouvions, du jour au lendemain, éradiquer le cancer chez l’humain, nous augmenterions notre longévité de trois ans en moyenne. Ça semble beaucoup, mais c’est trois fois moins que si nous pouvions éliminer les inégalités sociales », illustre le scientifique du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine.

On explique traditionnellement cette vulnérabilité des moins nantis par une accessibilité réduite aux soins de santé et à l’éducation, par une prise élevée de risque et par de mauvaises habitudes de vie, comme le tabagisme ou la sédentarité. De mauvais plis qui pèsent lourd sur l’organisme et son système immunitaire. Mais le statut social lui-même a-t-il un effet direct sur la réponse de ce dernier ?

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