Dans plusieurs cas, le décrochage scolaire n’a rien à voir avec l’école. Il est plutôt lié à un événement stressant vécu récemment par le jeune.
Le décrochage est l’aboutissement d’un parcours scolaire difficile; c’est l’explication classique. Or, plusieurs décrocheurs présentent un dossier scolaire sans histoire. On les appelle d’ailleurs « décrocheurs discrets ». À quoi peut-on alors attribuer leur abandon ? Et si c’était le fait d’une crise, d’un stress récent, comme un conflit familial, un problème de santé ou de l’intimidation ?
C’était l’hypothèse de Véronique Dupéré, professeure et chercheuse à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal et de son conjoint, Éric Dion, du département d’éducation et formation spécialisées à l’Université du Québec à Montréal.
« Les adolescents sont extrêmement sensibles aux “stresseurs”, notamment dans leurs relations sociales, explique Véronique Dupéré. Cela les rend susceptibles de prendre des décisions qui semblent régler le problème sur le moment, mais qui ont des conséquences négatives à long terme. »
Pour creuser les causes du décrochage, les chercheurs ont réalisé une étude dans 12 écoles secondaires, à Montréal et dans ses banlieues, où le taux de décrochage est particulièrement élevé. Ils ont d’abord fait remplir un questionnaire à plus de 6 500 jeunes de 14 ans et plus en début d’année scolaire pour les classer selon leur niveau de risque de décrochage.