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04 janvier 2018
Temps de lecture : 4 minutes

Brenda Milner, femme de tête

Photo: Virginie Gosselin

À 99 ans, la chercheuse Brenda Milner continue de sonder les mystères du cerveau. Entrevue avec cette pionnière des neurosciences à la mémoire vive.

Québec Science : Votre travail auprès du patient H.M., rendu amnésique à la suite d’une intervention chirurgicale, a été fondateur pour les neurosciences. Votre nom est cité dans toutes les publications en lien avec la mémoire. En quoi le cas de H.M. était-il si important ?

Brenda Milner  : Il ne faut pas trop se focaliser sur ce patient-là. C’est vrai que je l’ai présenté au monde; mais le travail fondateur, je l’ai fait ici, à l’Institut neurologique de Montréal, avec les malades du docteur Penfield [NDLR : célèbre neurochirurgien qui a révolutionné la science du cerveau].

C’est parce que j’avais étudié les troubles de la mémoire ici que j’ai été invitée à suivre le patient H.M. aux États-Unis. Sinon, pourquoi aurait-on proposé à une jeune femme canadienne – j’étais jeune, à l’époque ! – de poursuivre ses recherches au Connecticut ?

QS À l’époque, peu de techniques permettaient d’étudier le fonctionnement du cerveau et de la mémoire. Comment faisiez-vous ?

BM Pour étudier le cerveau, on devait souvent attendre la mort de nos sujets ! Les études faites sur la mémoire étaient menées chez des gens âgés, ce qui rendait les choses difficiles, car ils avaient toutes sortes d’autres problèmes.

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