Alors que l’on croyait les défunts dénués de toute forme de vie, voilà que de curieux mécanismes biologiques se mettent en branle plusieurs heures après l’ultime souffle. La mort serait-elle vraiment le dernier acte ?
Fabrice Chrétien a cherché des sources de cellules souches partout : autant dans le tissu musculaire que dans le sang de cordon ombilical. Chaque fois, la quantité extraite était décevante aux yeux de ce pathologiste qui consacre ses recherches à la thérapie cellulaire. Son dernier espoir : les cadavres. Le premier mort à se retrouver dans son laboratoire de l’Institut Pasteur, en France, avait rendu l’âme quatre jours auparavant. Le processus de décomposition était déjà entamé et le cadavre ne montrait, en toute logique, aucune trace de vie. Du moins, en apparence.
En observant le tissu musculaire du défunt au microscope, le chercheur a senti un long frisson lui parcourir l’échine. « On avait des milliers de cellules vivantes provenant d’un cadavre bel et bien mort », prend-il la peine de préciser, sans relever la contradiction. Les cellules en question étaient justement des cellules souches, connues pour leur capacité à se différencier afin de devenir n’importe quel type de cellules. Sous sa lentille, elles continuaient à se multiplier avec vigueur. Bouleversé, le chercheur dépose alors la boîte de Pétri, convaincu qu’il n’a pas pris la bonne.