Val-d’Or, 1973. Serge Marchand est un ado de 15 ans qui aspire davantage à travailler à la mine aux côtés de son père plutôt qu’à mettre les bouchées doubles pour améliorer ses résultats scolaires décevants. On le devine, l’idée de fréquenter l’université ne l’effleure pas. « Je n’y pensais pas, même dans mes rêves les plus fous », confie-t-il. Avec un diplôme d’études secondaires en poche, le jeune homme fait l’impasse sur le cégep et cumule les petits boulots. Il travaille notamment auprès de jeunes délinquants.
Puis, un jour, des agents d’information de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) croisent son chemin. « Ce fut une révélation : on m’a appris que je pouvais être admis au bac en psychoéducation grâce à mon expérience professionnelle et que, en prime, j’avais droit à des prêts et bourses. » Serge Marchand ne se doutait pas alors qu’il se destinait à une brillante carrière de chercheur en neurosciences, pas plus qu’il ne savait qu’il deviendrait, en 2017, directeur scientifique du Fonds de recherche du Québec – Santé. « Si l’UQAT n’avait pas été présente sur le terrain, je ne serais pas là où je suis maintenant. C’est certain, certain, certain », répète-t-il.