Photo: Wes Hicks (Unsplash)
Et si on pouvait prévenir l’obésité infantile en intervenant dès la grossesse, avant même que l’enfant soit né, grâce à de saines habitudes de vie familiales?
C’est l’idée que Luigi Bouchard, professeur au département de biochimie de l’Université de Sherbrooke, présentera lors du 86e congrès de l’ACFAS , à Chicoutimi.
Il s’intéresse tout particulièrement à l’influence des facteurs environnementaux, comme l’alimentation de la mère, sur les gènes du fœtus. Un phénomène qui fait intervenir des mécanismes dits «épigénétiques», ce qui signifie littéralement «sur le génome».
L’épigénétique désigne en fait l’ensemble des modifications induites par l’environnement qui peuvent influencer l’expression des gènes, sans pour autant changer l’ADN (en ce sens, elles diffèrent des mutations, qui sont définitives).
«Mon but est d’identifier les facteurs intra-utérins auxquels les enfants sont exposés et qui sont associés à une obésité dans l’enfance», explique le chercheur. Il travaille notamment auprès de femmes ayant un diabète gestationnel.
«Lorsque le diabète n’est pas traité, les bébés naissent très gros. Ils ont été exposés à des taux de glucose trop élevés pendant leur développement, et leurs cellules gardent en mémoire cette exposition.» Résultat, ils ont plus de risque d’être obèses ou diabétiques plus tard. Un peu comme si l’obésité était «programmée» à l’avance, dès la grossesse.