Le plus jeune volcan de l’île d’Hawaï est en éruption continue depuis 1983. Mais le 3 mai, les géologues de la US Geological Survey ont détecté une activité beaucoup plus intense que d’habitude.
Un séisme de 5,0 sur l’échelle de Richter a d’abord été enregistré. Il était localisé près du cône du volcan d’où se sont échappés de la lave et un épais panache de cendres brun rouge. Dans les semaines qui ont suivi, Kilauea n’a montré aucun signe d’apaisement. Plusieurs secousses sismiques ont été ressenties, dont la plus forte à 6,9. «Cette zone s’est fracturée en longues fissures de plusieurs kilomètres d’où s’écoulent la lave», indique Hélène Gaonac’h, volcanologue et professeure au Collège Dawson à Montréal.
Depuis le 20 mai, des coulées de lave se déversent dans l’océan, créant de larges panaches de fumée toxique. «La lave, dont la température se situe entre 1000 à 1200 °C, réagit au contact de l’eau salée en produisant des gouttelettes d’acide chlorhydrique, de la vapeur d’eau et des fragments de verre volcanique qui ressemblent à des échardes», ajoute-t-elle.
Des traînées de flammes bleues émergent près des routes, un phénomène qui n’a pas été souvent observé. «La lave, en recouvrant la végétation, produit du méthane», explique la volcanologue. Lorsque le méthane reste emprisonné sous terre, il s’accumule en grande quantité sous les routes pavées.