Le Minuit, chrétiens chanté à la messe de Noël nous écorche parfois les oreilles. Certains interprètes, pourtant fort bien intentionnés, n’arrivent pas à le chanter juste. Mais pourquoi?
Tous les 24 décembre, elle revient, cette «heure solennelle». Plutôt que d’inspirer le respect, elle provoque parfois le rire. Les fidèles réunis à l’église du village – les moins fidèles aussi qui ont sorti leurs beaux atours pour l’occasion – semblent écouter le Minuit, chrétiens avec un pieux recueillement. En réalité, tous sont crispés en attendant le moment fatidique. Celui où le ténor du coin entamera la fin du morceau, poussant le dernier «Noëëëëëëëël» en s’égosillant pour atteindre la note la plus aiguë. Sera-t-elle fausse?
«Votre paroisse n’héberge probablement pas Placido Domingo! Alors, vous avez certainement entendu cet air chanté par des amateurs», rigole Robin Wheeler, professeur à la faculté de musique de l’Université de Montréal et directeur de l’Atelier d’opéra de cette institution. «Le Minuit, chrétiens n’est pas facile si on le compare à d’autres chants de Noël, comme Les anges dans nos campagnes, dit-il. L’étendue du registre exige d’aller chercher des notes basses au début, puis de lancer des aiguës en finale. Ça prend un bon entraînement pour y arriver.»
Cependant, s’entraîner ne suffit pas toujours.