On a longtemps pensé que, pendant les quelques jours suivant la fécondation, l’embryon était peu affecté par l’environnement utérin, notamment par la consommation maternelle d’alcool. Il semble qu’on se soit trompé.
Vous avez célébré un peu trop joyeusement le nouvel an ou votre anniversaire, juste avant de découvrir que vous étiez enceinte? Y a-t-il des conséquences possibles pour votre futur bébé? C’est ce que cherche à découvrir le Dr Serge McGraw, du Centre de Recherche du CHU Ste-Justine .
Si la consommation d’alcool est fortement déconseillée pendant la grossesse, il y a une zone floue au tout début du développement de l’embryon, pendant laquelle les effets d’une soirée trop arrosée sont mal connus et difficiles à évaluer.
« En fait, même plus tard pendant la grossesse, les effets de l’alcool sur le fœtus sont complexes et dépendent de la dose, du moment, de la durée de la consommation d’alcool », précise ce professeur au département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université de Montréal.
Des effets sous-estimés
Dans sa forme grave, l’exposition prénatale à l’alcool entraîne un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Celui-ci se traduit, chez l’enfant, par un visage particulier (dysmorphie cranio-faciale), un retard de croissance et un déficit intellectuel. « Dans les cas moins sévères, l’exposition à l’alcool entraîne plutôt des troubles de la mémoire, de l’attention ou d’apprentissage par exemple », rappelle Serge McGraw.