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01 juin 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Astronaute

Premier entraînement de David Saint-Jacques en plongée, en 2012, au Texas. Photo: Agence spatiale canadienne.

On a visité la Lune, on envoie des sondes dans tout le système solaire, on posera un jour les pieds sur Mars… à nous l’espace !

Les engins robotisés peuvent explorer bien des recoins de l’univers. Mais dans certains cas, le travail peut seulement être fait par des humains.

Ces voyageurs et voyageuses de l’espace, on les appelle des astronautes. Le métier est exigeant, mais il fait voir les étoiles d’un peu plus près.

David Saint-Jacques, astronaute
David Saint-Jacques a été recruté en mai 2009 par l’Agence spatiale canadienne (ASC) alors qu’il avait 39 ans. Il a déménagé à Houston pour être l’un des 14 membres de la 20e classe d’astronautes de la NASA. En 2011, il a terminé la formation de candidat astronaute et a travaillé plusieurs années à la NASA. De décembre 2018 à juin 2019, David Saint-Jacques a effectué une mission de plus de 200 jours à la Station spatiale, la plus longue mission spatiale à ce jour pour un astronaute canadien.

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Entrevue

Entrevue avec David

 As-tu toujours voulu devenir astronaute ?
Toujours, non. Mais quand j’étais tout petit, je rêvais d’être astronaute. Sur une photo, on peut me voir à l’âge de 6 ans jouer à l’astronaute avec mon frère. Mais par la suite, je me suis dit que ce travail était inaccessible et que ce serait toujours un rêve. Toute ma vie, j’ai quand même décidé de prendre les astronautes comme modèles en me gardant en forme et en apprenant le plus de choses possibles.

Et ça a fonctionné…
Effectivement ! En 2008, j’ai vu une annonce de recrutement de l’Agence Spatiale Canadienne. Dans ma tête, le petit garçon de 6 ans m’a supplié d’appliquer. Comme il y avait quelques milliers de candidats, je me suis dit que mes chances étaient nulles et que ça ne coûtait rien de tenter le coup. Un an plus tard, après plusieurs tests de sélection, je faisais parti des 20 derniers retenus. J’ai commencé à y croire. Et j’ai été choisi !

Tu as alors suivi la formation à l’école des astronautes. Ça consiste en quoi ?
On passe 2 ans et demi tous ensemble. On apprend le russe, on apprend à piloter des avions de chasse, on s’entraîne sous l’eau avec nos combinaisons d’astronaute sur une maquette de la Station Spatiale Internationale, on nous met dans toutes sortes de situations d’urgence pour apprendre à survivre et à régler des problèmes en équipe : sur la mer, dans la taïga de Sibérie, dans des répliques de la Station…

Une fois formé, on n’embarque pas tout de suite pour l’espace. Que faisais-tu en attendant ta première mission ?
Les astronautes formés travaillent au sol au succès des missions en cours. Il m’est arrivé d’être CAPCOM, c’est-à-dire capsule communicator. C’est la personne à Houston qui parle aux astronautes en orbite. Une mission spatiale, c’est un exemple extrême de travail d’équipe. Le public ne voit que les astronautes, mais des milliers de personnes travaillent au sol pour que ça fonctionne. On continue aussi de s’entrainer, de se garder en forme, d’apprendre de nouvelles langues, la robotique…

As-tu un événement cocasse à nous raconter ?
Un dimanche, alors que je tondais mon gazon à ma résidence de Houston, j’ai reçu un appel sur mon cellulaire. C’était un astronaute en orbite qui me demandait de faire un gâteau, d’acheter des fleurs et d’aller les porter à son épouse pour son anniversaire ! C’est là que j’ai réalisé que c’était une grande famille et que j’en faisais partie !

Et un jour, c’était à ton tour de t’envoler…
Je suis parti de la base de Baïkonour au Kazakhstan dans une fusée russe Soyouz. C’était le 3 décembre 2018. J’ai séjourné dans la Station Spatiale Internationale avec d’autres astronautes russes et américains. Quelques mois plus tard, j’ai même fait une sortie hors de la station pour des travaux extérieurs. C’était fantastique. Je suis revenu après 203 jours. Je m’en rappellerai toute ma vie.

Journée type

Une journée dans la vie de David

Dans la vie d’un astronaute, il n’y a pas vraiment de journée typique. L’entraînement n’arrête jamais, mais il change d’une journée à l’autre. Un matin, vers 6h00, David enfile un scaphandre aussi lourd que lui. Ainsi enfermé, il passe les six heures suivantes dans un immense bassin d’eau au fond duquel se trouve la maquette de la Station Spatiale Internationale.

Ces exercices lui permettent d’apprendre les différents gestes que l’on pose une fois dans l’espace. Dans l’eau, il ne sent pas trop la gravité, mais les mouvements sont quand même difficiles à effectuer, car la combinaison est très lourde. Après six heures, David est exténué.

Autre jour, autre entraînement. David Saint-Jacques passe plusieurs heures dans un simulateur de vol, une réplique de l’intérieur de la fusée Soyouz, et doit réagir correctement aux différentes situations difficiles qui se présentent. Ainsi, une fois dans l’espace, il saura quoi faire en cas de pépin.

Il travaille aussi comme CAPCOM, c’est-à-dire capsule communicator (communicateur avec la station) au centre de contrôle des missions à Houston. Là-haut, c’est la voix de David que les astronautes entendent parfois lorsqu’ils communiquent avec la Terre. « Station Spatiale, ici Houston. Vous me recevez ? »

Études

Le parcours universitaire de David
David Saint-Jacques a un baccalauréat en génie physique de l’école Polytechnique de Montréal, un doctorat en astrophysique et un autre doctorat en médecine de l’Université Laval.

Il n’existe pas vraiment de formation universitaire pour devenir astronaute. Le métier s’apprend une fois qu’on a été sélectionné dans une agence spatiale (comme l’Agence spatiale canadienne, l’Agence spatiale européenne ou la NASA aux États-Unis).

Les critères de sélection sont nombreux et exigeants, mais côté scolaire, il faut avoir obtenu au moins un baccalauréat dans n’importe quelle discipline scientifique.

Comme un équipage doit être polyvalent, les agences spatiales recrutent des astronautes aux formations très diversifiées. L’important, c’est de choisir une science qu’on aime.

Et après…
Au Canada, c’est l’Agence spatiale canadienne qui recrute et forme les astronautes. Par la suite, il est possible de travailler dans les agences spatiales d’autres pays qui « s’échangent » des astronautes pour des périodes plus ou moins longues: les États-Unis, la Russie, l’Europe…

Dans un avenir rapproché, le tourisme spatial et les vols spatiaux privés auront peut-être besoin d’astronautes pour piloter les vaisseaux.

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