Relicanthus sp. — une nouvelle espèce de cnidaire découverte récemment par 4100 m de fond dans la zone de Clarion-Clipperton. Photo: expédition DeepCCZ .
Des traces découvertes à 4000 m sous l’eau suggèrent que la biodiversité des plaines abyssales est bien plus importante que ce qu’on pensait jusqu’ici. Un véritable électrochoc pour les scientifiques.
A priori, impossible de trouver des vertébrés à de telles profondeurs. À 4 ou 5 km au fond de l’océan, la pression est colossale, l’équivalent de celle qu’exerceraient un ou deux éléphants empilés sur le bout d’un orteil.

Deux anciennes dépressions observées à 4153 m. Photo: The Royal Society Publishing
Pourtant, des chercheurs britanniques du National Oceanography Centre Southampton viennent de découvrir sur les plaines abyssales, précisément à 4258 m sous l’eau, des traces qui pourraient être le signe que des baleines sont déjà descendues à de telles profondeurs. Ces traces sont en effet typiques de celles que laissent certaines espèces de baleines, dites à bec, lorsqu’elles fouillent les fonds marins à la recherche de nourriture. Et les chercheurs sont formels : aucun phénomène géologique connu ne peut produire ce type de cavités.
Découvertes au milieu du Pacifique, dans la zone dite de Clarion-Clipperton, entre le Mexique et Hawaii, ces traces sont un électrochoc pour la communauté scientifique, qui pensait que seuls quelques rares invertébrés pouvaient vivre dans ces mondes inexplorés.