Photo: UC San Diego/BrianKeating.com
La quête du prestigieux prix Nobel décourage les collaborations et les expériences innovantes, estime un éminent cosmologiste, qui demande une refonte de ses critères d’attribution.
En étudiant le fond diffus cosmologique, une radiation émise aux premiers instants de l’Univers, Brian Keating et ses collègues de l’expérience BICEP espéraient comprendre la naissance de notre monde et, au passage, gagner le prix Nobel de physique. Une découverte majeure annoncée en 2014 par l’équipe leur aurait probablement valu la récompense ultime… n’eût été le désaveu de leurs résultats quelques mois plus tard.
Le cosmologiste américain attribue une partie de ce fiasco à la course au Nobel. Dans son livre Losing the Nobel Prize , paru en avril 2018, le professeur de l’Université de Californie à San Diego explique sa vision d’une récompense qui, dans un monde idéal, pousserait les physiciens à donner le meilleur d’eux-mêmes.
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Québec Science : Que représente le prix Nobel pour un physicien ?
Brian Keating : C’est comme l’Oscar pour un acteur ou la médaille d’or olympique pour un athlète. C’est une récompense individuelle, mais qui dépend d’une grande équipe derrière le rideau. Les lauréats du prix Nobel constituent l’autorité suprême dans une discipline. Comme scientifiques, on ne peut s’approcher davantage de l’immortalité.

QS Au début de votre carrière, travailliez-vous dans le but d’obtenir cette récompense ?
BK