Natan Obed tient un omble chevalier attrapé dans les eaux à proximité des monts Torngat au Nunatsiavut (Labrador). Photo: Jackie Dives/Canada C3
La science dans le Nord ne tourne pas rond, estime Natan Obed, président élu de l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), l’organisation qui représente les quelque 65 000 Inuits du Canada. Elle se fait trop souvent aux dépens des communautés nordiques, affirme-t-il, et répond aux questions des chercheurs en visite bien plus qu’à celles des habitants de ces régions. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus.
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Québec Science : Dans un discours au Sommet sur la pérennité de l’Arctique, tenu à Montréal en mai 2018 dans le cadre des sommets de la recherche du G7, vous avez dressé un portrait peu reluisant de la recherche menée dans le Nord. Quels sont les principaux problèmes?
Natan Obed : La recherche dans l’Inuit Nunangat [NDLR : les régions inuites du Canada] part généralement de la prémisse qu’il y a un problème qu’un chercheur ou un petit projet de recherche peut régler.
Également, quand une personne vient pour la première fois dans l’Arctique entreprendre un projet de recherche, souvent elle ne réalise pas qu’une douzaine d’autres sont déjà venues nous poser les mêmes questions, certaines parfois intimes.
QS Les chercheurs sont-ils persona non grata dans le Nord ?
NO Nous voulons connaître les perspectives différentes des nôtres et nous sommes heureux de faire partie du monde de la recherche.