Dominique Claveau-Mallet a travaillé sur une technologie capable de venir à bout du phosphore responsable de la prolifération des algues bleu-vert dans les lacs du Québec.
Le lac Brome, le lac Beauport, le lac Saint-Augustin : la liste des étendues d’eau qui se meurent dans le sud de la province est longue. Le responsable de cette hécatombe silencieuse n’a pourtant rien d’un meurtrier. Son nom : le phosphore, un sel minéral essentiel à la vie, mais qui a tendance à se retrouver en trop grande quantité dans les cours d’eau préférés des villégiateurs. Au-delà d’une certaine concentration de cet oligoélément, l’eau devient bleu-vert et visqueuse, comme une soupe épaisse. En cause, la prolifération de cyanobactéries. Ces microorganismes libèrent des toxines dangereuses avec lesquelles le Québec a fait connaissance en 2006 et en 2007, lors d’épisodes aigus d’algues bleu-vert, comme on appelle ces bactéries.
Plus de 10 ans après, la « crise » sévit toujours, affirme Dominique Claveau-Mallet, stagiaire postdoctorale à l’Université McGill. « Ce n’est pas parce que nous n’entendons plus parler de la problématique qu’elle n’existe plus. Sa gravité fluctue selon les années et les conditions météorologiques », explique la chercheuse et mère de deux enfants − bientôt trois.