Le Pont de glace reliant Québec à Lévis vu de la terrasse Durham en 1877. Photo: Louis-Prudent Vallée
Dès les débuts de la Nouvelle-France, et encore au XX e siècle , les ponts de glace, particulièrement sur le Saint-Laurent, s’avèrent des agents influents de la dynamique économique, politique et sociale. Spécialisé en histoire régionale, auteur de plusieurs ouvrages, dont Les ponts de glace sur le Saint-Laurent , aux Éditions GID, l’historien Yves Hébert raconte comment.
À quoi servent ces « chemins d’hiver », à l’époque?
Ils sont d’une grande importance économique. Le pont de glace constitue un raccourci pour les voyageurs de commerce et surtout facilite le déplacement des grosses marchandises, comme la viande de boucherie congelée, le bois de chauffage et de construction, le foin, etc. C’est très profitable pour les cultivateurs; pour les bâtisseurs de maisons, aussi. Surtout que, l’hiver, le transport est moins cher par ce chemin, car moins risqué que par canot. Si bien que, dès l’ouverture du pont de glace de Lévis, par exemple, le prix des denrées sur le marché de Québec baisse automatiquement. C’est un facteur économique si important, que la ville de Québec, vers 1830, commande une sorte de commission d’étude qui, des années durant, cherchera comment accélérer la formation de la glace et prolonger le maintien des ponts qu’elle forme entre Québec et Lévis ! Mais sans succès.
Et sur le plan social et politique?