Pendant longtemps, les médecins n’ont rien eu à proposer aux personnes ayant des allergies alimentaires. Or, une nouvelle avenue commence à faire ses preuves: la «désensibilisation». Mais on est loin du remède miracle.
Philémon est ici chez lui. À peine arrivé dans le sous-sol du CHU Sainte-Justine, il se dirige joyeusement vers le meuble où sont entassés des jeux de société et choisit un casse-tête. Depuis le mois d’août dernier, le garçon de quatre ans vient à l’hôpital toutes les deux semaines pour avaler, sous supervision médicale, quelques milligrammes de poudre d’œuf et de lait, deux aliments auxquels il est très allergique. « Philémon a déjà été quatre fois à l’urgence dans le passé, notamment à cause d’une négligence à la garderie », raconte sa mère, Marie-Hélène Croisetière.
Le but de ce traitement, donné à la nouvelle Clinique d’immunothérapie orale (CITO), ouverte à la fin de 2017, est simple : « désensibiliser » le système immunitaire, responsable de la réaction allergique, et le forcer à tolérer des doses croissantes d’allergènes.
Aujourd’hui, Philémon consommera environ 60 mg de lait et autant d’œuf soit un millième d’œuf dilués dans une compote. C’est déjà cinq fois plus que sa première dose, prise deux mois auparavant.