Illustration: Sébastien Thibault
Les préjugés envers les personnes obèses affectent la qualité des soins de santé qu’elles reçoivent. La fin des blagues de gros serait une question de santé publique.
L’indignation de Mickaël Bergeron est immense, tout comme sa méfiance à l’égard des professionnels de la santé. Ce soir, les mots qu’il prononce au micro pèsent lourd.
L’assistance l’écoute sans faire un bruit. « J’ai été hospitalisé pour une gastro terrible à l’adolescence, on m’a fait la morale sur mon poids. J’ai reçu un coup de marteau sur la tête ; on m’a fait la morale sur mon poids en même temps que mes points de suture. À 24 heures de perdre une jambe à cause d’une bactérie, un médecin, qui ne m’adressait jamais directement la parole, a demandé à une infirmière si ça valait la peine de me soigner en raison de mon diabète. Je n’en fais même pas ! »
« Ça ne donne pas envie de vous consulter », assène le trentenaire aux médecins, nutritionnistes et autres intervenants qui participent à une formation organisée l’automne dernier par le chapitre montréalais d’Obésité Canada et dont le titre est « Dois-je parler du poids dans ma pratique ? Si oui, comment ?