photo: Sarah Pflug @ Burst
Les avions volent, on guérit certains cancers, nos disques durs contiennent des tonnes d’informations… De toute évidence, la science ne fonctionne pas trop mal. Mais qu’est-ce qui rend la science si fiable? Comment fonctionne-t-elle?
D’abord, la recherche scientifique repose sur une méthode particulière, la bien nommée méthode scientifique. Tu as peut-être appris en classe les étapes de cette méthode (observation, hypothèse, expérimentation, validation de l’hypothèse…), mais dans les faits, les scientifiques font leurs découvertes en passant par différents chemins.
Mais la rigueur qu’ils appliquent dans leurs travaux se doit, elle, d’être toujours maximale. Elle se décline en une multitude de détails qui sont comme une deuxième nature pour les chercheurs. En voici quatre :
Isoler la variable : comment savoir quel fruit donne un mauvais gout à ta salade de fruits?? Facile : il faut gouter à chaque fruit isolément. Mais si ce mauvais gout surgit seulement en présence des autres fruits? Il faut faire différentes versions de la salade, avec un ingrédient en moins dans chaque version. En langage scientifique, cette dernière expérience consiste à isoler chaque variable, c’est-à-dire à maintenir toutes les autres choses identiques lorsqu’on apporte un changement à une chose.
Avoir des échantillons statistiquement suffisants : tu lances un dé six fois et tu obtiens quatre fois le chiffre 1. Le dé est-il truqué? Difficile à dire avec aussi peu de lancers. Pour savoir si le dé est truqué, tu pourrais le lancer 600 fois. Si le chiffre 1 sort encore deux fois sur trois, c’est suspect. Sinon, les résultats des six premiers lancers étaient seulement dus au hasard. Dans des études médicales, par exemple pour vérifier l’efficacité d’un médicament, il faut plusieurs « cobayes », parfois des centaines. Avec un échantillon trop petit, comment savoir si les guérisons observées sont vraiment dues au traitement ?
Contrer l’effet placébo : avaler une pilule suffit parfois à guérir quelqu’un, même s’il n’y a aucun médicament dedans ! C’est ce qu’on appelle l’effet placébo. Et pour savoir si un médicament est efficace, il faut s’assurer que les guérisons ne sont pas dues à ce fameux effet. On divise normalement les sujets en deux groupes : une moitié reçoit le vrai médicament, alors que l’autre reçoit une pilule vide. Pour être qualifié d’efficace, le nombre de guérisons doit être plus important dans le premier groupe.
Travailler en aveugle, ou en double aveugle : parfois, les chercheurs peuvent influencer leurs recherches en « voulant trop » un résultat plutôt qu’un autre. Inconsciemment, ils peuvent induire l’effet placébo chez des sujets par certains gestes ou certains mots. Dire « Prenez cette pilule » ou « Prenez ce médicament » peut tout changer. C’est pourquoi on garde tout le monde dans le secret : les sujets ignorent ce qu’ils prennent (aveugle) et même le personnel de laboratoire ne sait pas ce qu’il donne aux sujets (double aveugle).
Ces exemples sont surtout pharmaceutiques, mais les règles sont les mêmes en physique, en astronomie, en microbiologie… Par de telles précautions, et bien d’autres encore, les résultats scientifiques deviennent des faits éprouvés sur lesquels on peut continuer de travailler avec confiance.
Pourquoi la science est-elle fiable? (2/3)
Pourquoi la science est-elle fiable? (3/3)