Au CERN, on étudie les propriétés de l’anti-hydrogène.
Mais où est donc passée la moitié de l’Univers ? La question est de taille, c’est le moins qu’on puisse dire ! Théoriquement, le modèle du big bang prévoit que, dès les premiers instants de l’Univers, matière et antimatière se sont créées en quantités identiques. Ainsi, pour chaque particule de matière que l’on connaît aujourd’hui, il s’est créé simultanément une particule « miroir », de même masse, mais de charge opposée, l’antimatière.
L’électron, par exemple, a un alter ego chargé positivement, appelé positron. Le proton, lui, fait face à un antiproton. Le hic, c’est que particules et antiparticules s’anéantissent avec fracas dès qu’elles se rencontrent ! Dans le chaos qui a suivi le big bang, des couples de particules de matière et d’antimatière jaillissaient et s’annihilaient donc constamment.
Sauf que, pour une raison inconnue, la matière a fini par gagner. « Aujourd’hui, l’Univers est uniquement fait de matière », résume laconiquement Jean-François Arguin, professeur de physique à l’UdeM.
Il y a bien quelques traces d’antimatière , mais elles sont très fugaces. C’est notamment le cas des positrons, découverts dès 1932 dans les rayons cosmiques, ou de l’antihydrogène créé artificiellement dans les accélérateurs de particules.
« Dans ces collisionneurs, on recrée un peu de big bang pour essayer d’observer les propriétés de l’antimatière », ajoute le physicien. L’objectif : trouver une « anomalie