Jérôme Dupras manie les données scientifiques sur l’économie écologique comme il joue de la guitare basse en tant que membre des Cowboys fringants : avec fougue, originalité et rigueur.
Les avantages que retirent les humains des services rendus par la nature ont-ils un prix? Mine de rien, dans une ville comme Montréal, les parterres fleuris sont un important réseau végétal pour les insectes pollinisateurs. À l’échelle d’un quartier, ces zones décoratives réduisent le phénomène des îlots de chaleur. Dans la région métropolitaine, l’ensemble des espaces verts constitue de vastes corridors écologiques qui agissent comme autant de filtres naturels, ce qui améliore la qualité de l’air, mais aussi de l’eau dans le cas des milieux humides. Ainsi, dans le grand Montréal, la valeur pécuniaire des écosystèmes correspondrait à la rondelette somme de 2,2 milliards de dollars par année.
Ce calcul est le fruit de la thèse de doctorat de Jérôme Dupras , professeur au Département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais. «C’est la phrase-choc, celle qui fait les manchettes et qui jette un pavé dans la mare. Pourtant, une fois que c’est dit, qu’est-ce qu’on fait? Peut-on revoir les politiques d’aménagement du territoire? Peut-on mieux le développer? C’est la partie qui m’intéresse le plus», explique le chercheur qui, en novembre 2018, a gagné le prix Relève scientifique des Prix du Québec.