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27 mai 2019
Temps de lecture : 2 minutes

Chimie: visite chez un souffleur de verre

Cédric Ginart faisait des études de biochimie quand il a découvert le métier et a changé de voie. Ce Français d’origine a suivi une formation de deux ans à Paris (la seule certifiée en France) et n’a jamais cessé de souffler depuis. Pour les grosses pièces, il utilise un tour, mais il tourne le plus souvent les objets à la main. Photo: Jean-François Hamelin

La chimie de pointe repose sur un art vieux de plusieurs siècles : le soufflage de verre. Rencontre avec un expert qui met son savoir-faire (et ses poumons) au service de la science.

À l’heure des nanomatériaux et des spectromètres de masse, l’atelier de Cédric Ginart, niché dans un couloir de l’Université de Montréal, a quelque chose de délicieusement anachronique. Assis devant un bureau encombré de tubes et de pinces de toutes tailles, le maître des lieux façonne un objet en verre dans la flamme d’un chalumeau. «C’est la commande d’un nouveau chercheur», dit-il en posant délicatement le petit ballon en verre auquel il vient de greffer quatre goulots.

L’homme est l’un des rares souffleurs de verre canadiens spécialisé en verrerie scientifique. Employé par l’établissement montréalais, il conçoit, fabrique et répare depuis 18 ans les contenants et outils en verre utilisés par les chercheurs du Département de chimie. «Avant, on faisait toute la verrerie de laboratoire à la main. Aujourd’hui, la plupart des objets de base comme les éprouvettes sont fabriqués en Chine de manière industrielle et leur prix est inférieur à celui de la matière première dont j’ai besoin pour confectionner mes pièces», remarque-t-il.

Il se consacre donc aux pièces les plus complexes, produites sur mesure après concertation avec chaque «client», qui lui remet parfois un schéma griffonné.

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