Des lymphocytes T modifiés génétiquement (en bleu) attaquent des cellules cancéreuses (en rose). Image: Sloan Kettering Cancer Center, avec l’autorisation de Prasad Adusulilli et Mauri Brueggeman
L’immunothérapie a eu l’effet d’un raz-de-marée providentiel en oncologie, sauvant des patients qui, il n’y a pas si longtemps, auraient été condamnés. Il faut maintenant la rendre accessible et efficace pour le plus de malades possible.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Sylvain Gagnon a de la volonté. Sur son lit d’hôpital, en 2011, il se fixe un objectif: aller au bout d’un Ironman, un triathlon extrême, dans l’année suivante. Il s’inscrit à la compétition quelques heures après avoir subi une énième opération, destinée à lui retirer une glande surrénale envahie par des métastases. Cela fait des mois qu’il lutte contre un mélanome agressif, un cancer de la peau, et les nouvelles sont mauvaises.
«À chaque examen, on me découvrait de nouvelles lésions: dans l’intestin, aux poumons, puis plusieurs au cerveau. À l’époque, mes chances de survivre deux ans étaient de seulement un pour cent», se remémore le chirurgien orthopédique de 62 ans.
Il s’est accroché au sport pour ne pas s’avouer vaincu, sachant très bien que la chimiothérapie et la radiothérapie ne pouvaient plus rien pour lui. «Mais en 2013, j’ai reçu à l’Hôpital général juif un nouveau médicament d’immunothérapie, fourni par la compagnie Merck à ceux qui n’avaient plus d’autre choix thérapeutique. Il s’agissait d’un programme de compassion.» Autrement dit, d’un essai clinique de la dernière chance. Et sa chance a tourné.