Tanya Smith, Université Griffith. Image: Jeff Camden
Grâce à l’analyse des isotopes stables conservés dans l’émail d’une dent, une équipe australienne a pu retracer l’histoire d’un enfant néandertalien.
Il est né au printemps et a bu le lait de sa mère jusqu’à ses deux ans et demi. Son premier hiver a été rude, et son clan s’est abreuvé à deux reprises à une source d’eau ou de nourriture contaminée au plomb. Cette histoire, c’est celle d’un enfant néandertalien, né il y a 250 000 ans dans le Sud de la France actuelle. Et c’est en la « lisant » dans l’émail de l’une de ses dents que l’équipe de Tanya Smith, de l’Université Griffith en Australie, a pu la raconter dans Science Advances , fin 2018.
Pour y parvenir, elle a procédé à l’analyse des isotopes stables de l’émail, une technique qui a fait ses preuves depuis les années 1970 dans de nombreux contextes archéologiques. Pour comprendre, il faut savoir que certains éléments, comme l’oxygène, le carbone, l’azote ou encore le calcium, existent sous plusieurs formes. Ces formes sont appelées isotopes, et ne diffèrent entre elles que par le nombre de neutrons dans le noyau des atomes, certaines étant donc plus « lourdes » que les autres.