Les propriétaires de chiens ou de chats le savent: les animaux ne se ressemblent pas; ils ont chacun leur caractère, leur personnalité. Certains, aventureux, n’hésitent pas à explorer de long en large leur territoire, alors que d’autres, casaniers, ne s’éloignent jamais vraiment. Certains sont câlins, d’autres réservés. Il y a des grognons et des enjoués. Et c’est la même chose dans la nature, dit Denis Réale, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écologie comportementale.
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Attribuer une personnalité aux animaux, n’est-ce pas un peu anthropocentriste?
On ne définit pas la personnalité animale de la même façon que la personnalité humaine. On parle ici de différences comportementales individuelles qui se maintiennent dans le temps. Les biologistes ont longtemps été réticents à cette idée qui était davantage explorée par les psychologues (y compris chez le rat et la souris). Mais il y a aujourd’hui consensus sur l’existence de personnalités chez les animaux, et ce, au sein de toutes les espèces, depuis les mammifères jusqu’aux araignées, en passant par les insectes et les poissons. On n’a pas besoin de parler d’intelligence pour parler de personnalité.
À l’heure actuelle, il y a même un engouement énorme envers ce sujet, à un moment où tous les domaines de la recherche s’intéressent aux différences individuelles – en médecine, en immunologie, en écologie.