Jakob Sedig. Photo: John Fitch.
L’analyse d’ADN ancien a révolutionné la paléontologie et l’archéologie, non sans déranger certains chercheurs. Entrevue avec un jeune archéologue enthousiaste.
Seule une poignée de laboratoires dans le monde a l’expertise pour analyser l’ADN ancien. Les plus célèbres sont celui de Svante Pääbo, à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, et le laboratoire de David Reich, à l’université Harvard.
Ce monopole dérange certains archéologues comme le révélait le New York Times Magazine début 2019, au fil d’un long article.
Certains archéologues regrettent ainsi l’engouement infaillible des grandes revues, comme Nature ou Science , pour les études portant sur l’ADN ancien. Ils affirment que ces éditeurs font preuve de complaisance envers ces grands laboratoires, en publiant systématiquement leurs découvertes, même lorsque l’interprétation des résultats ne fait pas l’unanimité.
Nous avons demandé à Jakob Sedig, qui est post-doctorant au sein du laboratoire de David Reich et a une formation en archéologie, de nous livrer son sentiment sur ce malaise et de revenir sur la façon dont l’analyse des génomes anciens a chamboulé l’archéologie.
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Québec Science: L’ADN ancien est sans aucun doute un outil très puissant. S’agit-il d’une « révolution »?
Jakob Sedig : Oui, je pense que l’ADN ancien est une révolution pour la compréhension du passé.