Jusqu’à la découverte officielle de la première exoplanètes en 1995, la traque de ces mondes lointains était un sujet marginal, voire tabou. Un désintérêt qui paraît très surprenant, avec le recul.
En montant sur l’estrade le 6 octobre 1995 à Florence, Michel Mayor ne mesure pas encore l’onde de choc que va provoquer son annonce. Cet astrophysicien de l’Université de Genève vient de découvrir la première planète qui gravite autour d’une étoile active autre que le Soleil − baptisée 51 Pegasi b. La nouvelle se propage rapidement et bouleverse en très peu de temps le paysage de l’astrophysique. La traque est lancée : les universités et les agences spatiales du monde entier commencent à investir des sommes considérables pour inscrire des exoplanètes à leur tableau de chasse. Presque 25 ans plus tard, on en compte environ 4000 et le nombre augmente significativement tous les mois.
Pourtant, la recherche de planètes extrasolaires s’est longtemps déroulée en marge de l’astronomie, voire dans un climat de mépris. Avant 1995, seules trois équipes cherchaient à mettre au jour les compagnons des étoiles lointaines, contre des centaines aujourd’hui !
Marquée par une série d’annonces avortées, la traque des exoplanètes a souffert d’un manque de crédibilité.
