Si l’on a tant de mal à soigner la dépression, c’est parce que ses mécanismes échappent aux chercheurs. Le syndrome engloberait peut-être des maladies variées.
« Si seulement j’avais su à ce moment-là qu’il fallait agir. »
Ces mots, Mashrura Tasnim y songe encore souvent. Ils ont été prononcés par son amie, une intervenante psychosociale, après le suicide d’un étudiant dépressif dont elle assurait le suivi dans une université du Bangladesh.
Mashrura Tasnim s’est alors interrogée : serait-il possible de suivre en temps réel la détresse des patients souffrant de dépression pour intervenir en cas de crise et donc éviter des suicides ? Tout son parcours universitaire a été influencé par cette question.
Aujourd’hui doctorante au département d’informatique de l’Université de l’Alberta, Mashrura Tasnim travaille sur une application pour téléphone intelligent qui analysera la voix de son propriétaire pour suivre l’évolution de la maladie. Il y a en effet toute une littérature scientifique qui lie la voix et le diagnostic de dépression. « Notre dispositif ne s’intéresse pas aux mots, mais à une foule de paramètres comme l’acuité de la voix et le niveau d’énergie. »
Ce travail d’analyse se fera automatiquement, au fil des appels que l’usager passera. Si le dispositif repère une intensification de la détresse, un message sera envoyé à une personne désignée comme ressource en cas d’urgence.