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13 décembre 2019
Temps de lecture : 1 minute

La disparition du grand pingouin

Grand pingouin

Photo : nicolasprimola@depositphoto.com

La communauté scientifique s’en doutait depuis un moment : la disparition du grand pingouin, autour des années 1850, serait liée à l’arrivée des colons européens en Amérique du Nord. Une étude récente pose toutefois un regard plus sévère sur le rôle joué par l’homme dans cette triste affaire. Nous pourrions tout à fait être le seul responsable de cette extinction.

Les grands pingouins vivaient jadis dans l’Atlantique Nord et se rassemblaient en colonies sur les côtes rocheuses de Terre-Neuve, des îles de la Madeleine ou de l’Islande au moment de la reproduction. Excellent nageur, mais piètre marcheur, cet oiseau trop gros pour la taille de ses ailes était incapable de voler. Il représentait une proie facile pour les marins en quête de nourriture fraîche suite à une longue et périlleuse traversée de l’océan.

Pour les scientifiques, il ne faisait aucun doute que les humains avaient précipité cette extinction. Une interrogation persistait cependant : étaient-ils les seuls responsables, ou le grand pingouin était-il un animal d’ores et déjà en déclin avant la chasse effrénée dont il a été l’objet entre le 16e et le 19e siècle ? En analysant des échantillons d’ADN issus d’ossements de cet oiseau, les scientifiques n’ont trouvé aucun indice révélant un état précaire des populations avant le massacre. Les grands pingouins prospéraient.

Estimée à plusieurs millions d’individus avant l’arrivée des colons au 16e siècle, l’espèce n’a pas résisté 350 ans avant d’être rayée de la carte. Chassés pour leur chair, leurs plumes, leurs œufs, leur duvet ; utilisés comme appât pour la pêche commerciale et prisés ensuite des collectionneurs lorsque l’oiseau devint menacé, les grands pingouins n’avaient que peu de chances de survie face à l’humain. Grâce à des simulations par ordinateur, des chercheurs ont démontré que cette chasse excessive aurait pu à elle seule provoquer l’extinction de cet animal.

Malheureusement, le grand pingouin n’est pas le seul à avoir connu une cohabitation désastreuse avec notre espèce. De nombreuses espèces ont subi le même sort. Même les volatiles actuels semblent y laisser des plumes : l’Amérique du Nord aurait perdu 3 milliards d’oiseaux depuis 1970, selon une autre étude parue en septembre 2019. Une 6e extinction est-elle en branle ?

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