Image: Shutterstock
Jusqu’ici, la quête d’un vaccin contre le cancer est restée infructueuse, mais une équipe québécoise change la donne en fouillant dans « l’ADN poubelle »
L’ ADN poubelle : ce surnom est attribué à plus de 90 % de notre ADN sous prétexte que ce matériel génétique ne code pour aucune protéine. « Au début, j’ai été très surpris qu’une telle quantité d’ADN ne semble pas avoir de rôle précis », se rappelle Claude Perreault, chercheur à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’Université de Montréal.
Puis, en souriant, il ajoute : « Ma femme, dans sa grande sagesse, m’a alors dit que ce n’est pas parce qu’on ignore à quoi sert une chose que cette chose ne sert à rien… Aujourd’hui, je peux dire qu’elle avait raison. » Le Dr Perreault en sait effectivement beaucoup plus sur cet ADN incompris, car il l’utilise pour produire une thérapie unique : un vaccin capable de traiter certains cancers !
Tout vaccin doit fournir au système immunitaire une cible claire. Cette cible, ce sont des antigènes, des fragments de protéines présents à la surface des cellules. C’est grâce à eux que des cellules immunitaires spécialisées, les lymphocytes T, reconnaissent et éliminent des cellules malades. Or, les cellules cancéreuses présentent peu d’antigènes repérables par les lymphocytes T − elles restent ainsi indétectables et prolifèrent.