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Pour son édition 2019, notre dossier des Découvertes de l’année s’offre une cure de jeunesse! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!
Imaginez-vous sur un bateau en pleine tempête. L’orage violent et les vagues puissantes vous éloignent de la terre ferme, et vous devez survivre avec seulement quelques boîtes de nourriture. Après un certain temps, les ressources s’épuisent et vous avez faim. Vous devez maintenant survivre. Mais ne paniquez pas : vos introns sont là pour vous aider!
Surnommés « ADN poubelle », les introns sont de courtes séquences de notre génome qui ne servent pas à coder des protéines. Considérant que cela est justement la fonction principale de l’ADN, les introns étaient jugés inutiles par le monde de la science : 98% d’espace perdu! Après tout, ce sont les exons qui sont utilisés pour coder nos protéines. Après 15 ans de recherche, une équipe de l’Université de Sherbrooke a percé le mystère de l’intron et lui a trouvé une utilité.
Les chercheurs ont travaillé durant 8 ans à enlever des introns à des levures pour créer 295 souches de levure différentes. Un travail minutieux : ils ont enlevé un seul intron, jamais le même, à chacune de ces levures. Les chercheurs ont ensuite tenté de déduire la fonction de l’ADN poubelle en observant le comportement des levures amputées dans différentes conditions difficiles. «Nous avons dû tester plusieurs conditions : stress, drogues, compétition… avant de trouver la condition où les introns étaient essentiels à la survie cellulaire, dit Julie Parenteau, une des scientifiques. C’est ce qui a été le plus long et dur à trouver.»
Au final, ils ont découvert que c’est lorsque les cellules sont privées de nutriments que leurs introns jouent le rôle le plus important. En situation de famine, les introns permettraient aux cellules de survivre, leur signalant de ralentir leur métabolisme pour économiser les ressources.
Cette découverte pourrait mener à des avancements dans le domaine médical. Julie Parenteau explique qu’«un nombre croissant de maladies humaines, dont le cancer, sont associées à des erreurs lors de l’élimination des introns ou encore des mutations dans les introns».
Comme quoi ce qui peut paraître inutile ne l’est pas toujours…
Auteurs: Maxoud Bergeron, Emma Bussière, Mattia Falvo, Sarah Laberge, Tristan Lepage, Nazim Naimi, Adrian Tristan
Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.