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09 janvier 2020
Temps de lecture : 2 minutes

Les rivières en voie d’extinction

Photo: pajche@depositphotos.com

Pour son édition 2019, notre dossier des Découvertes de l’année s’offre une cure de jeunesse! En plus des textes réguliers de nos journalistes, nous avons demandé à des élèves de la quatrième année du secondaire du Collège Sainte-Anne de Lachine de nous présenter à leur façon les découvertes primées.
La science d’ici vue par les jeunes d’ici!

Ce n’est plus une simple histoire d’emballage en plastique et de gaz à effet de serre : notre hydroélectricité, pourtant considérée écologique et non polluante, contribue à la destruction des écosystèmes riverains.

Une équipe de recherche internationale, dirigée par Günther Grill et Bernhard Lehner de l’Université McGill, a publié une étude démontrant que seulement 23% des fleuves de plus de 1 000 kilomètres s’écoulent librement jusqu’à l’océan. Un des principaux coupables : les barrages hydroélectriques.

Les rares rivières encore épargnées se retrouvent surtout dans les pays non industrialisés. Ce phénomène entraîne un déclin important dans les secteurs environnementaux, économiques, ainsi que la santé directe des rivières à cause de quatre principaux facteurs. Premièrement, la fragmentation affecte la biodiversité de la rivière. Ensuite, la modification du débit d’eau de la rivière peut compromettre la vie de plusieurs espèces aquatiques. Troisièmement, la présence de zones urbaines peut affecter les rivières. Finalement, le blocage de sédiments peut causer l’eutrophisation, la création de marais, ce qui compromet aussi la vie dans la rivière.

Seulement certaines régions du monde ont encore de longues et très longues rivières à écoulement libre, comme le nord de l’Amérique du Nord et de l’Eurasie, la région d’Amazonie, le Congo et certaines parties d’Asie du Sud-Est. Dans les zones urbaines, les pressions humaines nuisent au flux des rivières.

Plusieurs gouvernements ignorent, volontairement ou pas, les effets néfastes des barrages et continuent d’en construire. D’autres, comme les États-Unis et certains pays d’Europe, décident de prendre action en réduisant le nombre de barrages hydroélectriques. «En 2017, par exemple, le gouvernement néo-zélandais a accordé à la rivière Whanganui le statut légal d’une personne, lui conférant ainsi tous les droits, privilèges, protections et responsabilités légaux qu’une personne humaine aurait», affirme Günther Grill.

L’hydroélectricité est une source d’énergie primordiale pour les êtres humains. Même si elle est parmi les plus efficaces et vertes, elle crée aussi des problèmes pour nos rivières. «Dans cette optique, les barrages sont perçus comme des menaces à la biodiversité et le WWF cherche à trouver une situation optimale de construction de barrages où les impacts environnementaux seraient minimaux», explique Bernhard Lehner.

Selon les chercheurs, il faudrait ajuster le nombre de barrages aux besoins régionaux, instaurer des règles plus sévères sur l’exploitation des rivières à écoulement libre, ajuster la pression des rivières qui hébergent des voies migratoires et diminuer la dimension des réservoirs.

 

Auteurs: Viet Dam, Philippe Morin, Alexandre Robidoux, Samantha Rochon, Vikram Roussel, Justin Tam et Austin Wang

 

Lisez la présentation de cette découverte par l’équipe de Québec Science.

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