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Q : «Depuis quelques semaines, on voit circuler sur les réseaux sociaux une information disant aux gens atteints de la COVID-19 de ne pas prendre d’anti-inflammatoires. Mais je n’ai pas été capable de la confirmer. Qu’en est-il ?» demande Ginette Larente, de Ferme-Neuve.
R : Il y a effectivement eu pas mal de confusion autour de cette question ces derniers jours. L’information qui circule concerne en particulier les «anti-inflammatoire non-stéroïdiens» (AINS), une catégorie importante de médicaments comprenant notamment l’ibuprofen (marques commerciales comme : Advil, Motrin, etc.). Comme celui-ci est en vente libre et très largement utilisé pour réduire la douleur et la fièvre, en plus bien sûr de l’inflammation, on comprend aisément l’émoi que cela a pu causer.
Ce qui a mis le feu aux poudres est une «correspondance» publiée le 11 mars dans la revue médicale The Lancet qui faisait l’hypothèse (j’insiste : il s’agit d’une hypothèse encore non prouvée) que les AINS pourraient avoir un effet enzymatique indirect qui fournirait une meilleure «prise» au virus de la COVID-19 lorsqu’il tente d’entrer dans les cellules de nos voies respiratoires, et donc qui empirerait la maladie. Il existait également quelques résultats antérieurs suggérant que les AINS pouvaient peut-être nuire lors d’infections pulmonaires, mais ils étaient parcellaires et ne ralliaient pas beaucoup de gens dans la communauté scientifique .