Crédit: Shuttersotck
Q: «Comme le virus se reproduit avec grand succès à travers le monde, il doit nécessairement changer quelque peu par mutation au fil du temps. Se pourrait-il qu’une forme encore plus agressive apparaisse? Si oui, est-ce qu’un vaccin découvert pour combattre le virus serait toujours efficace contre cette forme mutée?», demande Pierre Hudon, de Knowlton.
R : Effectivement, tous les virus «mutent», c’est-à-dire que d’une génération à l’autre, leur matériel génétique change petit à petit, ce qui va modifier les protéines à leur surface. Comme les anticorps que notre système immunitaire «apprend» à fabriquer visent justement ces protéines-là, ils deviennent inefficaces si le virus mute trop.
À ce petit jeu, certains virus sont plus rapides que d’autres : une étude parue en 2010 dans le Journal of Virology a trouvé des taux de mutation variant par un facteur de 10 000 d’un type de virus à l’autre. Mais il n’y a pas que le taux de mutation qui compte : les protéines de certains virus deviennent facilement «dysfonctionnelles» à la moindre mutation alors que d’autres virus se montrent plus «tolérants» aux mutations. La rougeole, par exemple, mute à un rythme environ deux fois supérieur à l’influenza ( voir le tableau 3 de cette étude) , mais elle tolère beaucoup moins bien ces mutations, qui la rendent incapable d’infecter des cellules.