La pandémie de COVID-19 a fourni à plusieurs scientifiques du Québec une occasion en or de se pencher sur le télétravail, un mode d’organisation des tâches jusque-là boudé par les patrons. À tort ou à raison?
Environ 1,8 million de Québécois sont devenus bien malgré eux les sujets d’une gigantesque expérience collective au début du Grand Confinement, à la fin mars. En l’espace de quelques jours, 4 travailleurs sur 10 ont été pressés de travailler à domicile afin de limiter la propagation de la COVID-19. À la mi-avril, la proportion de télétravailleurs aurait même dépassé 50 % au Québec ! C’était du jamais-vu ; dans le monde antédiluvien d’avant la pandémie, on évalue qu’à peine de 10 à 15 % de la population active travaillait de sa résidence, la plupart du temps à l’occasion. Pour Tania Saba, professeure en gestion des ressources humaines à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal, l’occasion était trop belle. Il lui fallait la saisir.
« Comment les télétravailleurs se débrouillent-ils ? Sont-ils aussi productifs qu’au bureau ? Et qu’en pensent les gestionnaires ? La crise sanitaire nous a paradoxalement fourni des conditions propices pour répondre à ces questions, à la manière d’un laboratoire vivant », mentionne-t-elle.