Le 6 août 1945, un avion américain largue une bombe atomique sur la ville japonaise d’Hiroshima. Trois jours plus tard, une seconde bombe anéantit Nagasaki. Le 15 août, le Japon capitule. Ceci est une vue d’artiste de l’explosion d’une bombe atomique. Image: Shutterstock
De 1943 à 1945, dans le plus grand secret, l’Université de Montréal accueille un laboratoire venu de Grande-Bretagne, où une équipe internationale va participer à la course à la bombe atomique. Ce projet conduira notamment à la création d’un réacteur à eau lourde. Voici la genèse palpitante de cet épisode historique.
Comme tous les soirs de sa vie, le premier ministre du Canada, William Lyon Mackenzie King, s’approche de son bureau pour dicter son journal personnel à son secrétaire. On ne change pas une habitude qui dure depuis des décennies, même en pleine Seconde Guerre mondiale. L’entrée de ce 6 août 1945 risque de prendre plusieurs pages dactylographiées. Il faut raconter cette journée commencée normalement à traiter des affaires de politique intérieure, mais il faut surtout évoquer ce moment crucial qui à coup sûr va marquer l’histoire.
Sur une simple note d’un ministre, Mackenzie King a en effet appris le premier largage d’une bombe nucléaire sur une ville japonaise. Une fois passé l’effet de sidération produit par une telle annonce, le premier ministre du Canada, pays engagé aux côtés des Alliés, évoque l’espoir étrange porté par cette explosion : « Naturellement, cette nouvelle fut la source de sentiments contradictoires dans mon esprit et dans mon cœur. Nous étions maintenant tout près de la fin de la guerre au Japon.