La technologie de Sensequake a été utilisée au parlement du Canada avant que commence sa rénovation afin d’améliorer la fiabilité du modèle informatique du bâtiment et de mieux guider les travaux. Image: Shutterstock
Sensequake a mis au point un système de détection pour éviter que nos infrastructures nous tombent sur la tête.
Un petit tour et puis s’en vont. C’est ainsi que les ingénieurs ont l’habitude d’inspecter de visu la solidité d’une structure. « Vous vous retrouvez avec des suppositions », déplore Peter Slinn, ancien directeur de l’ingénierie à Ressources naturelles Canada. Une approche plus rigoureuse consiste à produire des vibrations sur les structures à coups de marteau au sol, mais impossible d’y recourir pour évaluer les immeubles vieillissants du ministère d’un océan à l’autre. La plupart d’entre eux abritent des équipements trop fragiles, comme des microscopes électroniques. Peter Slinn a donc essayé entre 2016 et 2018 une nouvelle technologie conçue par une jeune entreprise montréalaise : Sensequake . Cette dernière a installé ses capteurs dans plus d’une quinzaine de bâtiments, puis a analysé avec son logiciel les vibrations ambiantes. Résultats : elle a désigné les sections vulnérables ou non aux séismes dans un bâtiment de Victoria, en plus de dévoiler des dommages dans un entrepôt d’Ottawa, provoqués par la démolition d’une construction voisine. Ainsi, le ministère a pu entreprendre des rénovations ciblées, plutôt que de coûteuses réfections d’ensemble à l’aveugle. « C’est fantastique », répète Peter Slinn.

Une fois les données enregistrées, des algorithmes permettent d’analyser comment la structure d’un bâtiment réagirait à un séisme. Image: Sensequake