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08 octobre 2020
Temps de lecture : 4 minutes

La pandémie a fait sombrer des aînés dans un délirium

Image: Pixabay

De nombreux aînés ont plongé dans un état de délirium lors de la première vague de COVID-19, un syndrome étrange aux conséquences graves.

Au pire de la crise, au printemps dernier, le docteur Philippe Desmarais a travaillé six semaines en zone chaude au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). «Mon expérience personnelle, c’est que la grande majorité des patients étaient en délirium, lance le gériatre. Il y en avait énormément.»

En quoi consiste cette perturbation du cerveau, qui existait bien avant la COVID-19? Il y a d’abord les personnes agitées, qui n’arrivent pas à rester assises, qui ne respectent pas les consignes et qui peuvent halluciner, voire devenir paranoïaques. Puis il y a les patients léthargiques, qui n’ont plus faim, plus soif, et qui s’endorment même quand on leur parle. Dans tous les cas, si le changement d’état mental d’un aîné est soudain, et fluctue au cours de la journée, il peut s’agir du même syndrome: un délirium. Ce dernier peut durer quelques jours ou même quelques semaines et laisse des marques irréversibles au cerveau.

Les personnes âgées de 65 ans et plus sont les plus touchées. En temps normal, environ 12% des aînés qui passent plus de 8 heures aux urgences développent un délirium, selon une étude québécoise parue en 2018, et la prévalence est de 25% dans les centres d’hébergement.

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