Des déchets (dont des gants) récupérés par Barry Orr dans la grille à l’entrée de l’usine de traitement des eaux usées de London, en Ontario, au printemps 2020. Image: Barry Orr
Les réseaux d’eaux usées sont régulièrement bloqués, voire brisés par des amas de produits prétendument «jetables dans les toilettes». Des scientifiques investiguent, armés de lingettes et d’une chasse d’eau.
Au début de la pandémie, la Canadian Water and Wastewater Association diffusait une déclaration des plus sérieuses : « Les autorités municipales et les professionnels du traitement des eaux usées du Canada pressent la population de ne RIEN jeter d’autre dans la cuvette que les 3 P − pipi, poop [selles] et papier de toilette. »
L’inquiétude avait surtout trait au fait que les Canadiens utilisent des lingettes jetables pour gérer les deux premiers P en l’absence du troisième, alors qu’on craignait des pénuries. Si beaucoup de ces serviettes sont qualifiées de « jetables dans les toilettes » sur l’emballage, en réalité, elles n’y ont pas leur place.
L’équipe de Darko Joksimovic, de l’Université Ryerson, à Toronto, l’a bien montré dans un article publié en janvier dernier dans la revue Water Science & Technology et le dossier se trouve maintenant au Bureau de la concurrence du Canada, qui évalue si les manufacturiers donnent des indications trompeuses. « Le Bureau recueille actuellement des preuves pour déterminer les faits », a expliqué une porte-parole, nous laissant méditer sur le type de preuve dont il peut bien être question.