Image: Iter Organization
Après des années de retard, la construction du réacteur nucléaire ITER, dans le sud de la France, est enfin sur les rails. L’objectif: dompter l’énergie des étoiles.
C’est un chantier pharaonique, à la hauteur de l’ambition scientifique qu’il va servir. Le site d’ITER, en Provence, bourdonne malgré la pandémie. Des convois exceptionnels y apportent des pièces immenses produites aux quatre coins de la planète qui sont assemblées avec une précision inférieure au quart de millimètre. Au total, 10 millions de composants s’emboîteront pour constituer le casse-tête d’ingénierie le plus complexe du moment.
Ce que l’on construit ici ? Un réacteur nucléaire unique dont le but est de démontrer qu’il est possible de disposer d’une source d’énergie propre, sûre et quasiment intarissable en reproduisant ce qui se passe au cœur des étoiles.
Le concept tient en deux mots : fusion nucléaire. Contrairement aux centrales nucléaires classiques, dans lesquelles on brise des atomes lourds comme l’uranium pour libérer de l’énergie (c’est la fission), ITER vise à maîtriser le processus inverse. « La fusion consiste à envoyer les noyaux de deux atomes très légers l’un contre l’autre et à vaincre la répulsion pour les faire se coller », explique Alain Bécoulet, physicien en chef du volet Ingénierie d’ITER.