Cette plateforme robotisée intégrée est destinée à l’assemblage d’ADN synthétique. Image: Université Concordia
La pandémie a révélé des faiblesses dans les chaînes d’approvisionnement en médicaments. Une petite levure pourrait corriger cette faille en nous offrant une indépendance pharmaceutique!
Sédatifs, analgésiques, inhalateurs : des pénuries de médicaments essentiels ont frappé plusieurs hôpitaux durant les premiers mois de la pandémie. « Beaucoup de ces médicaments sont fabriqués à partir de molécules de base qui ne sont pas produites au Canada, explique Vincent Martin, titulaire de la Chaire de recherche de l’Université Concordia en génie microbien et en biologie synthétique. Par exemple, plusieurs antidouleurs nécessitent des molécules provenant de plantes qui ne peuvent être cultivées légalement ici. On est totalement dépendant des importations. »

Vincent Martin, titulaire de la Chaire de recherche de l’Université Concordia en génie microbien et en biologie synthétique. Image: Université Concordia
Faciliter la production de ces molécules en sol canadien pourrait régler le problème. Or, recréer ces procédés naturels en laboratoire est souvent si complexe, et les rendements si faibles, que le processus n’a jamais permis d’atteindre l’échelle commerciale.
Cela pourrait changer grâce à l’équipe de Vincent Martin, qui a conçu une plateforme permettant la synthèse d’une molécule de base fondamentale pour l’industrie du médicament : la tétrahydro-isoquinoline (THIQ). Celle-ci est le point de départ d’une hiérarchie de composés, des métabolites, à partir desquels plus de 3 000 molécules bioactives sont formées.