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25 novembre 2020
Temps de lecture : 3 minutes

Les bébés ne font pas leurs nuits du jour au lendemain

Image: PublicDomainPictures, Pixabay

Une étude québécoise montre que le sommeil d’un bébé varie d’une nuit à l’autre… et c’est tout à fait normal!

Enfin, votre poupon a dormi une première longue nuit! Un signe encourageant, mais il ne faut pas crier victoire tout de suite. Selon une étude montréalaise publiée dans Sleep Medicine, le sommeil de bébé a toutes les chances de fluctuer encore un bout de temps. Ainsi, à un âge donné, il y a des différences entre les enfants (certains dorment mieux que d’autres), mais il y a aussi des différences d’une nuit à l’autre. Ce constat, les parents de jeunes bébés le font presque tous: en matière de nuit, rien n’est jamais acquis!

Pour en arriver à cette observation, une équipe de chercheurs (Université McGill, Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, Université de Montréal et Université du Québec à Trois-Rivières) a suivi pendant 2 semaines un groupe de 44 femmes ayant des bébés de 6 mois. Celles-ci devaient inscrire dans un agenda les périodes de dodo de leur bambin.

Des études similaires avaient déjà été réalisées, mais pas sur une aussi longue période, remarque la Dre Marie-Hélène Pennestri, professeure adjointe en psychopédagogie et psychologie à l’Université McGill, et chercheuse psychologue à l’Hôpital en santé mentale Rivières-des-Prairies impliquée dans cette étude. «Le but n’était pas d’étudier le plus d’enfants possible, mais d’étudier le même enfant pendant plusieurs nuits», ajoute la chercheuse, qui s’est intéressée au sommeil des bébés lorsqu’elle est devenue mère à son tour.

Les chercheurs ont ainsi observé qu’une très petite proportion des bébés (7%) a dormi 6 heures consécutives chaque nuit, ce qui correspond à la définition d’une nuit complète. 20% des poupons n’ont, quant à eux, jamais «fait leur nuit». Par contre, ce qui ressort des résultats, c’est qu’une grande majorité (73%) des bébés avait une nuit différente d’une fois à l’autre.

Selon la chercheuse, plusieurs raisons expliquent cette variabilité dont des facteurs génétiques et comportementaux. «À la naissance, le bébé va dormir 2 à 3 heures d’affilée autant le jour que la nuit. Avec le temps, le cerveau va maturer et le sommeil se consolidera de façon graduelle», explique Dre Pennestri.

Les parents ne doivent donc pas s’inquiéter face aux nuits atypiques, et aux «rechutes». «Je compare cette situation au développement général de l’enfant. Lorsqu’il fait ses premiers pas, il tombe parfois et personne ne s’inquiète en se disant qu’il ne marchera jamais puisqu’il a fait une chute. C’est ce qui se passe aussi pour le sommeil, c’est un apprentissage», dit-elle. Marie-Hélène Pennestri assure que les nuits du bébé devraient se stabiliser en même temps que son rythme circadien.

Combien d’heures de sommeil sont nécessaires?

De son côté, Evelyn Constantin, pédiatre et chercheuse à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), souligne que les parents ne doivent pas s’inquiéter si leur enfant ne suit pas exactement les heures recommandées de sommeil par la Société canadienne de pédiatrie, par exemple. «Cependant, si l’enfant dort trop ou pas assez, il faut voir si la quantité de sommeil est influencée par un facteur comportemental ou environnemental. Sinon, les parents peuvent en parler à leur médecin pour s’assurer qu’il n’y a pas de raison médicale qui peut l’expliquer», indique la médecin, qui est également codirectrice du Laboratoire pédiatrique du sommeil au CUSM.

Heures recommandées de sommeil total chez les enfants selon différentes sociétés pédiatriques:

  • 0 à 3 mois: 14 à 17 h
  • 4 à 11 mois: 12 à 16 h
  • 1 à 2 ans: 11 à 14 h
  • 3 à 4 ans: 10 à 13 h
  • 5 à 13 ans: 9 à 11 h
  • 13 ans et plus: 8 à 10 h

L’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant

Evelyn Constantin se spécialise notamment sur les impacts de l’apnée obstructive du sommeil chez les enfants. «Les recherches à ce sujet montrent une prévalence de l’apnée obstructive du sommeil entre 1 à 5% dans la population en général. Chez les enfants trisomiques ou souffrant d’obésité sévère, la prévalence d’apnée obstructive du sommeil augmente à 60 %». Elle souligne que les enfants souffrant d’obésité sévère et d’apnée du sommeil ont plus de risques d’avoir des problèmes cardiaques, d’hypertension et de diabète.

Si les parents observent un sommeil agité ou des réveils fréquents et soupçonnent ce trouble particulier du sommeil chez leur enfant, il est important d’obtenir un diagnostic en lui faisant passer un test (polysomnographie et oxymétrie). «L’apnée obstructive de sommeil chez l’enfant peut être causée par de larges amygdales ou adénoïdes. Les symptômes présentés par les petits sont le ronflement et la respiration par la bouche», explique la médecin. Dans ce cas-ci, un traitement chirurgical peut régler le problème.

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