Le lichen, ce bel inconnu
Les brins beiges qui poussent sur la roche du sentier du mont Ernest-Laforce, au parc national de la Gaspésie, appartiennent au genre Cladonia. Image: Mélissa Guillemette
Deux paires de bottes de randonnée et deux sacs à dos sont appuyés contre le bureau de Marc L’Italien, où trône un ordinateur rarement utilisé. Voilà plus de 30 ans que ce garde-parc naturaliste au parc national de la Gaspésie parcourt ce territoire pour mieux l’expliquer aux visiteurs. Les questions relatives aux caribous, aux saumons et aux roches intrigantes du parc, il les a toutes entendues. Mais il admet qu’au cours de ses séances d’interprétation dans les campings, «jamais personne ne se lève pour me dire : “Vous n’avez pas parlé des lichens !”»
Pourtant, le parc est un joyau en la matière, dit-il. C’est l’endroit au pays qui abrite le plus d’espèces à l’est des Rocheuses, en raison de sa topographie, de sa géologie et de son climat particuliers. On y recense plus de 600 lichens, selon un bilan exhaustif réalisé il y a quelques années par de rares mordus au cours de deux séjours d’inventaire. Marc L’Italien se souvient de l’enthousiasme de ce groupe de scientifiques. « Ils faisaient la récolte dans la journée et les analyses le soir dans un laboratoire aménagé au sous-sol du centre de découverte et de services du parc. Ils étaient heureux comme des enfants devant une abondance de jeux ! »
Il y a de quoi ! Les lichens sont des organismes fascinants.